Ostéopathie et Kinésithérapie

1/ L’ostéopathie et les déformations crâniennes

L’ostéopathie est devenue, de fait, depuis plusieurs années la spécialité de référence choisie par les parents en matière de prise en charge des têtes plates et déformations crâniennes d’origine positionnelle.

Pour plusieurs raisons :

  • L’ostéopathie a su se faire une place prioritaire dans l’inconscient collectif pour traiter de manière « naturelle », « douce », « logique » et « bio-mécanique » les désordres corporels de tous ordres qui perturbent le bon fonctionnement du corps humain. C’est véritablement une science qui a su prouver son efficacité dans de nombreux domaines. En considérant qu’il fallait globaliser la vision de ce corps, ne pas s’arrêter à traiter un symptôme d’une seule de ses parties mais le relier à son ensemble. On traite ainsi l’effet en s’occupant de traiter aussi la cause.
  • Concernant les déformations crâniennes, l’ostéopathie a prise une place de choix auprès des parents, très déçus du peu d’intérêt porté sur ce sujet par le corps médical dans sa grande majorité. L’ostéopathe est celui ou celle qui écoute les mères, regarde et prend en compte la réalité d’une déformation.
    Il détectera la présence d’un torticolis et agira envers lui selon sa technique ostéopathique.
    Et bien entendu il fera un examen et le traitement des tensions pouvant exister sur l’ensemble du corps du bébé.
  • L’ostéopathe « de pointe » sur ce sujet n’hésitera pas à signaler aux parents qu’il n’y a aucune action manuelle possible sur l’os du crâne lui-même. Car la déformation ne peut pas être modifiée par des quelconques massages ou compressions si douces soient-elles. Par contre il conseillera un traitement positionnel efficace.
    Certains, ayant appris à mesurer la déformation, pourront donner un compte-rendu au médecin qui suit l’enfant et/ou conseiller des séances associées de kinésithérapie.

2/ La kinésithérapie et les déformations crâniennes

La kinésithérapie, c’est le traitement par le mouvement.
Elle a donc une place de première importance dans le traitement de ce torticolis congénital qui conduit automatiquement à la plagiocéphalie.
Il va falloir débloquer une fonction rotatoire fortement diminuée dans un sens puis rétablir une amplitude correcte et symétrique du cou dans sa rotation globale gauche/droite.

Il faut rompre ce cercle vicieux : le torticolis entraîne la plagiocéphalie et la plagiocéphalie entretient le torticolis.

C’est donc une course de vitesse pour que l’enfant, tournant mieux sa tête, puisse diminuer en durée son appui nocif, bouge mieux son corps et réduise ainsi le plus possible la déformation acquise.

La kinésithérapie est donc une condition nécessaire pour traiter le torticolis, mais insuffisante en tant que telle pour corriger à elle seule la déformation qui a très vite débuté.

Il faut donc utiliser « en même temps » le traitement positionnel le plus tôt possible pour corriger la déformation du crâne.

Traiter le cou sans s’occuper de l’os ne suffira jamais ! car pendant le sommeil de l’enfant sa tête continuera à s’aplatir.

Les séances de kinésithérapie doivent débuter le plus tôt possible, dès le diagnostic de torticolis posé.

A raison de 2 séances par semaines, au moins pendant 1 mois.

Si le torticolis est grave, c’est-à-dire s’accompagne d’une inflexion latérale de la tête sur l’épaule, le traitement durera plusieurs mois. Ceci pour diminuer les risques de scoliose ultérieure.

Concernant la brachycéphalie, où il n’existe pas de torticolis, l’indication de séances de kinésithérapie n’est de mise que pendant quelques séances, pour assouplir une rotation de ce cou limitée par l’appui postérieur en extension médio-fixée de la tête qui s’aplatit.

3/ Qu’il s’agisse d’ostéopathie ou/et de kinésithérapie, les séances seront progressives, doucement incitatives, sans déclenchement de douleurs.

 

Dr Thierry Marck – pédiatre